L’arrivée du bateau et toutes les formalités d’entrée dans le pays ont été organisées à Salinas par une agence locale, l’agence Noe, moyennant quelques 600 dollars, aux quels il a fallu ajouter 120 dollars pour une opération imposée de dératisation du bateau : gazage du bateau et distribution de bâtonnets de mort aux rats dans toutes les équipées, y compris le tiroir aux petits gâteaux.
Le directeur de la marina de Salinas nous dit qu’il s’agit d’une arnaque, que les formalités sont gratuites en principe. ..

Bien abritée du vent dominant et des vagues du Pacifique par la pointe de Santa Elena, Salinas est une ville balnéaire ou les étrangers sont orientés pour les formalités d’entrée comme pour se reposer au mouillage devant la plage principale de San Lorenzo.
Les fonds devant Salinas sont de sables, à 5 ou 7 mètres, sur toute la baie, ce qui a pour premier effet une quasi absence de vagues à l’exception du bord de plage à marée haute, ou une vague très courte tombe sur les baigneurs pour leur plus grand plaisir.
Dans le ciel et l’eau, quantité d’oiseaux de mer pêchent tout près des bateaux au mouillage










Tout le rivage est occupé par une rangee de grands immeubles modernes, probablement construits selon des normes anti sismiques, et donc hors de prix. La nuit, seuls 5 à 10% des appartements sont illuminés.
Les rues situées derrière cette façade abritent les habitants locaux, des magasins assez mal achalandés, des peintures murales laissées par des peintres visiteurs

Une superbe marina entourée d’enrochements tout neufs est complètement saturée par des bateaux locaux luxueux qui ne sortent que très peu. Mais des corps morts sont mis à disposition des.visiteurs dehors et il est possible de jeter l’ancre : le mouillage est alors gratuit mais il reste possible de demander une surveillance du bateau en cas d’absence. Un personnel nombreux est là 7 jours sur 7 près à rendre service si le Capitaine du port les y autorisent et moyennant quelques dizaines ou centaines de dollars.

Il est possible de rentrer pour faire le plein de fuel et d’eau non potable à marée haute. L’eau potable n’existe en Équateur comme au Chili et au Pérou que en bouteilles. Elle provient souvent d’osmose inverse à partir d’eau de mer.


Les enrochements de la marina servent de roquerie pour les pélicans et attirent quantité de petits poissons, aubaines pour les échassiers et les tortues qui apprécient la quiétude des lieux. Au dessus, le ciel est fortement colonisé par des frégates qui cherchent à dérober les proies des mouettes, mais ne se risquent pas dans les pattes des pélicans, même les plus jeunes.



Une deuxième marina est ouverte à la limite entre Salinas et Libertad. Entièrement privée elle aussi , elle peut cependant accueillir des visiteurs moyennant 800 dollars par mois. Des vagues y entrent et secouent les amarres, qui doivent régulièrement être resserrées mais les responsables de la marina exercent une surveillance et les entrées dans la marina sont très contrôlées.
La plage, familiale, a pris l’option jet-ski pour les plus grands, et il semble qu’il n’y ait rien de mieux pour les distraire que de slalomer en vrombissant autour des bateaux, quite à s’y cogner pour ceux qui n’ont pas compris les difficultés d’adhérer dans les virages sur une surface liquide…Une autre alternative offerte aux vacanciers : la ballade autour de la baie en bateau à moteur, sono à fond et cheveux au vent. Et bien sûr soirée dans les bars jusqu’à pas d’heure, sono à fond, toujours. C’est même à ça qu’on reconnaît les touristes.

La réserve de production faunique : Derrière cette façade, Salinas tient son nom des marais salans installés au sud de la pointe de Salinas, orientées vers le golfe de Guayaquil. L’eau de mer est pompée par un pipeline qui avance au delà des déferlantes et acheminée vers des bassins ou elle se concentre. Des larves de crevettes arrivent en même temps qui se développent et attirent des flamands roses qui viennent là intensifier la couleur de leur plumage qui passe du grisâtre au rose-orangé le plus éclatant. Des oiseaux migrateurs viennent aussi là pour se restaurer. L’élevage de crevettes proprement dit est donc réalisé ici en usines fermées, profitant elles aussi du pipeline d’eau de mer.





Au bout de la pointe Santa Elena, la Puntilla, un rocher battu par les vagues abrite une colonie de lions de mer venus du Pérou. Des plages orientées face au vent et aux vagues sont utilisées comme lieu de ponte par les tortues de mer…et comme spot d’entraînement et de compétition de surf.




La véritable activité économique et humaine a lieu à La Libertad, ville très étendue car construite d’immeubles bas, en raison de la sismicité de la région et du faible revenu de la plupart de ses habitants. C’est une zone portuaire active, ou exercent de nombreux pêcheurs. Les rue sont très commerçantes, entre échoppes et vendeurs à la sauvette, marchés couverts spécialisés dans les légumes, les viandes ou les poissons. A lui tout seul, le mercado marisco mérite le déplacement .

Une très belle vue de l’ensemble est offerte par le mirador El Moro, situé dans un terrain militaire où se pratiquent des tirs d’entraînement. Il est néanmoins possible d’y pénétrer en voiture, à condition d’allumer le « warning » en permanence.

Un peu à l’écart du centre, en direction de Salinas, un môle offre un immense super marché et des boutiques de luxe