Réparations à Puerto Williams

5 février : nous n’avons pas chômé sur le bateau

Daniel « Opéra » :  » Depuis notre retour, nous n’avons pas chômé sur le bateau, réparations, remise en ordre, nettoyage complet, et aujourd’hui, Pierre Michel et moi avons organisé et réalisé l’avitaillement complet pour les 6 semaines à venir. Nous ne laissons pas tomber Manu !

De graves problèmes se sont révélés au cours de ce voyage, […], et n’ont, malgré de multiples tentative d’abord d’arrangement et au retour de mise à plat et de dépassement, pas été résolus et digérés. J’en suis encore désolé et franchement totalement retourné. J’ai une profonde admiration, amitié et reconnaissance envers Manu pour tout ce que j’ai pu vivre avec lui depuis le moment où j’ai eu la chance de le rencontrer aux Glénans. Je pense, comme je l’ai dit, que la suite de ce voyage se passera mieux en rupture totale avec tous les protagonistes de l’aventure. Une page doit se tourner, ce n’est au fond pas si grave, tout le monde est rentré vivant et en bonne santé de l’Antarctique !

Nous sommes tous des « adultes » et pouvons faire la part des choses ! Je souhaite que ces difficultés ne laisseront qu’un nuage sombre passer et que nous retrouveront le soleil dans nos relations à tous. »

4 février : changement d’équipage

Sans doute satisfaits d’avoir « fait » l’Antarctique, mais aussi éprouvés par les rigueurs du voyage, les 4 co-équipiers de Emmanuel l’abandonnent avec son bateau, tout au bout de la Patagonie, renonçant ainsi à poursuivre le projet qu’ils avaient  pourtant élaboré ensemble et poussé de leurs vœux depuis plusieurs années. Ils bouclent leurs sacs et réservent leur vol retour, laissant Emmanuel se débrouiller tout seul pour recruter un équipage à ses frais et ramener la Laureline à Puerto Montt, un port ou il était prévu d’hiverner le bateau.

C’est donc grâce à l’élan de solidarité du Micalvi  qu’Emmanuel a pu trouver un soutien sincère, des mécaniciens, et des adresses de marins disponibles. C’est ainsi qu’on découvre qu’il y a en permanence au bout du monde, sur les quais de Terre de Feu, des « bateaux -stoppers » très éloignés du schéma consumériste, et qui attendent de pouvoir s’embarquer, même s’il faut à l’occasion monter dans le mât ou mettre les mains dans le cambouis, du moment que s’ouvrent à eux les canaux de la Patagonie, dont les paysages figurent parmi les plus beaux et les mieux préservés du monde.

Emmanuel a ainsi trouvé, au Brésil, Marc, un skipper expérimenté, et, sur le ponton du Micalvi, plusieurs « bateaux-stoppers » immédiatement disponibles. Le skipper recruté préfère n’en prendre qu’un seul, pour un réactivité et une logistique plus simples. L’équipage qui remontera les canaux est donc constitué, et ne comportera que 3 hommes, avec un départ prévu le 8 février.

D’autres voies se sont activées, et des candidatures se sont manifestées depuis la France ou il existe aussi des marins qui comprennent le sens du mot « solidarité marine »: un grand merci à tous, je note précieusement les adresses reçues, car il faudra dès le prochain printemps austral envisager une suite au voyage, avec des équipiers prêts à se mobiliser .

Entre temps les essais de cet après midi ont été concluants, le plein de gaz-oil est fait, Jorge assure bénévolement les derniers réglages de la mécanique : et il faudra bien que le moteur tienne le coup, car pour atteindre Puerto Montt, il faut remonter le vent et le courant, comme l’a fait Magellan en son temps, il est vrai, mais c’est quand même plus simple avec un moteur. .. et impossible tout seul à bord!

Emmanuel : « Jorge et Fernando sur le pont du Micalvi. Ils sont venus avec Paolo à notre rencontre avec le zodiac de l’école de voile pour nous aider à l’amarrage. Merci à eux et à Roberto, le patron de l »école de voile. »

Emmanuel & Fernando
Jorge & Fernando

3 février : la grande popeuse

Position: Amarré au Micalvi, 54°56′ S, 67°37′ W,1012 hPa, vent 8 kt.

Emmanuel :  » Avec l’aide des diésélistes de l’Armada et celle de Jorge, mécanicien qui connait bien le Volvo D2 55, les réparations et les contrôles ont bien avancé. Après démontage d’un alternateur il a été possible d’avoir accès à l’avant de l’échangeur, nous l’avons nettoyé avec des stick de soudure à l’arc de 3 mm, il présentait quelques débris mais pas de calcaire. Les inventaires successifs ont pu montrer que le moteur est sain, il n’a pas souffert, la pompe à eau de mer est saine, nous lui avons installé un tout nouveau rouet arrivé de Santiago. Tous les colliers de durite ont étés resserrés, les alternateurs fonctionnent bien. Par contre nous avons découvert qu’une des batteries au plomb achetées au Brésil est déjà hors service, nous l’avons shuntée. Les essais moteur sont bons. Cet après midi, nous allons sortir dans la baie afin de tester le moteur en condition de charge.

photo Daniel :  bientôt  l’approche de la mauvaise saison,  l’équipage s’apprête à « quitter l’aventure« ,  encadrent Emmanuel et  Jorge et Fernando venus apporter leur secours. Grâce à eux, et à la solidarité des marins du « Micalvi »,  la Laureline va pouvoir reprendre son voyage quand arriveront les nouveaux équipiers

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En montant dans le mât, nous avons constaté que le réa et le boîtier de renvoi de la drisse de trinquette (en métal, tout neuf, mis en place avant le départ à Cherbourg), a disparu en mer, ce qui explique la rupture de la drisse quand elle s’est retrouvée sur le bord coupant de l’ouverture dans le mât. Heureusement, nous avions gardé l’ancien. Après avoir retiré les rivets cassés, nous avons fixé le boitier et son réa avec de nouveaux rivets à l’aide de notre grande popeuse. Puis nous avons enfilé à l’intérieur du mât un messager lesté, une garcette de 2 mmm lestée par un empilement de 15 petits boulons,  qui a permis d’entraîner ensuite la drisse, enfin revenue à sa bonne place.

Pierre Michel, Emmanuel et la grande popeuse

Aujourd’hui grand nettoyage, varangues, planchers, pont cockpit, demain déplacement du bateau à la jetée du port de pêche pour plein de gasoil. Ce soir assado au Micalvi, chaque équipage apporte ses viandes à griller, et son Carmenere, un excellent vin rouge chilien. »

2 février : 3 équipiers quittent le bord

Suivant chacun des impératifs différents, 3 des 5 membres d’équipage quittent le bord bientôt. Emmanuel recherche un skipper professionnel pour aider à monter le bateau jusque Puerto Montt par les canaux de Patagonie, avec déjà des contacts grâce au réseau de « voileux » rencontrés en route.

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