15-24 décembre, Norte Chico et Norte Grande

… ou le petit nord et le grand nord, avec sa forme de spaghetti le Chili avait besoin de 2 nords différents 🙂

15 décembre, toutes voiles dehors

Vent arrière, toutes voiles dehors, direction Pichidangui

Albatros royal au large de Higuerillas
Albatros royal

Posicion : 32°31′ S, 71°35′ W
Rumbo : 2°
Velocidad : 4,5 kt

Destino : Puerto Pichidangui

ETA : Arica el primero de enero 2020 a las 12:00 Hrs

 

La Laureline a été retenue par un BMS (bulletin météo spécial ou « gale »: force 8), pendant une journée, dans l’anse de Pichidangui, au pied d’une petite île blanchie de guano : au petit matin, des manchots de Humbolt se sont prêtés gentiment à une séance photo, et le vent était tombé. Journée au moteur donc, la plupart du temps, mis à part quelques heures sous spi; de grands fous de bassan aux ailes sombres et au bec bleuté reconnaissables à leurs plongeons en piqué ont assuré le spectacle. Ensuite, superbe coucher de soleil, puis deploiement d’une voie
lactée scintillante, avant que progressivement les brumes ne tombent sur la longue houle du Pacifique enfin calmé. De grands albatros royaux, avec un bec jaune, d’immenses ailes noires et un corps blanc, déambulent devant la
Punta de Langue de Vaca, qu’il faut contourner pour pointer sur Coquimbo.
HG

Pélican

Pichidangui Manchots de humbolt

Puerto Pichidangui, 16 décembre

Puerto Pichidangui : quelques voiliers et des barques de pêches mouillés sur des bouées à l’abri d’une île blanchie par les oiseaux de mer. Les vagues sont cassées, mais pas le vent qui souffle à 25 noeuds, canalisé par la montagne toute proche. La « pioche » est descendue sans tergiverser par 8m de fond avec 50 m de chaîne. L’annexe du bateau voisin, un bateau école de voile, vient nous voir pour nous préciser que l’usage de tous les ports Chiliens est de laisser pour le bateau visiteur une bouée d’hospitalité, gratuite, que nous aurions pu prendre. Ils partent le lendemain pour Valaraiso, au près. Nous nous sommes mutuellement souhaité bon vent après cette aimable rencontre. HG

En chemin nous avons jeté l’ancre à Pichidangui, une jolie crique aux pieds d’un village et d’un rocher blanchi de guano où des manchots de Humbolt ont élu domicile

19 décembre,

Vent faible et de face : le bateau file comme il peut au moteur, devant une nouvelle dégradation annoncée pour vendredi. 

Un court arrêt à l’île Damas, de l’archipel de Choros a été l’occasion de marcher sur les sentiers tracés dans cette réserve naturelle, ignorant qu’il fallait au préalable acheter des tiquets à Coquimbo. Le site est surveillé par la Conaf, l’organisme responsable de l’environnement, un canot moteur est venu nous rappeler à l’ordre et a fait un signalement aux autorités.
Le site est de sable blanc et de rochers noirs très découpés, recouverts de guano, bien préservé bien qu’il soit relativement proche du continent : il abrite un maquis de cactus et d’autres espèces végétales malgré l’aridité des lieux, des goélands, huitriers pie, cormorans, vautours, sans doute des manchots de Humbolt restés invisibles depuis le sentier mais repérables à leur odeur, de petits oiseaux gros comme des moineaux picorent les fleurs de cactus vivant en symbiose avec des lichens.
La route continue vers le nord, avec l’intention de gratter au moins 2 degré de latitude avant vendredi après midi, afin d’échapper au « near gale » (= force 7) prévu.

Coquimbo 
L’étape suivante aurait dû être Coquimbo. Mais nous y sommes arrivés vers midi, trop tôt pour s’arrêter. Et le site est très urbanisé. Nous avons donc décidé de pour suivre pendant quelques heures et jeter l’ancre dans une anse sauvage de l’isla Damas, un site préservé où nichent de nombreux oiseaux. Au coucher du soleil, Serge vérifie les mains de fer posées sur la chaîne d’ancre avant un repos bien mérité
Au lever du jour nous sommes descendus sur l’île où des chemins ont été tracés pour guider le visiteur et déranger le moins possible les oiseaux en période de nidification. Déplacements lents, le moins de bruits possible…Les goélands intrigués nous ont regardé passer
Vautours et goélands co-habitent
L’écosystème de l’île est très particulier . Des cactus rampants se drapent de lambeaux de lichen qui ressemblent à des morceaux de filets. L’ensemble capture et retient la brume nocturne, seule ressource en eau de l’île.  Les redoutables épines des cactus fournissent un abri pour les nids
Le continent est tout près, juste derrière nous et l’île est surveillée par la conaf grâce à des canots équipés de moteurs puissants
Des pêcheurs viennent dans le fort courant qui se forme entre l’île et le continent

Isla Damas par Manu

Isla Damas. Envol de cormoran
Isla Damas. Huitrier pie
Vautours
Chincol
Œufs de Goélands 
Diuca

Posicion : 29°10′ S, 71°31′ W
Rumbo : 252°
Velocidad : 6.0 kt.

Destino : Antofagasta

20 décembre, empannage nocturne

Au grand largue sous pilote par mer forte, il a été difficile de faire mieux que 145° du vent, ce qui a écarté progressivement le bateau de la
côte, jusque sur la route assez fréquentée des cargos et tankers. Et c’est là que le vent est monté à 30 kt, obligeant à prendre deux ris et empanner par nuit noire : sportif ! Au petit matin sous la bruine et visibilité
réduite, tout est redevenu calme, trop calme, vent réèl à 5 kt, pas assez pour les voiles, et c’est sous le ron ron du moteur que se poursuit la
progression vers Antofagasta, en compagnie de pétrels géants et d’albatros, bien loin de leurs lieux de nidification, de cormorans,
goélands, pélicans et un large éventail de variétés de pétrels de couleurs
sombres. EG

Posicion : 27°05′ S, 7O°59′ W
Rumbo : 19°
Velocidad : 5,6 kt.

Destino : Antofagasta

21 décembre, Pan de Azucar

Un thon albacorre de deux kilos et un autre de trois kilos ont étés remontés hier, quel festin au dîner, juste devant la îsla Pan de Azucar, habitée par des colonies de manchots de Humbolt. Les paysages changent, sur la montagne aride il n’y a plus d’arbres, la région est connue pour ses cactus, non visibles malheureusement depuis le bateau. Les oiseaux sont à la fête, les pélicans en escadrilles, le cormoran royal pressé d’aller de gauche à droite et de revenir aussi vite, plusieurs espèces de pétrels au vol élégant très actifs, et d’autres espèces inconnues qu’il faudra essayer d’identifier sur les clichés. Les otaries viennent voir autour du bateau à l’ancre l’air curieuses ou joueuses. EG

Pêche à la bonite

Fin de journée ce 20 décembre : arrivée sur le Pan de Azucar, derrière lequel nous allons trouver un refuge à l’ancre pour la nuit. La région du Pain de Sucre se visite par la terre pour la beauté de ses cactus candélabres…et probablement pour le surf, à en juger par le break derrière nous…Pas question de descendre avec notre petite annexe! Nous avons posé 55m de chaîne pour ne pas y aller non plus avec le bateau!
Pétrel plongeur  péruvien (yunko)  au décollage
Note de Laureline (celle qui écrit) : c ‘est l ‘oiseau peint à la proue de la Laureline (celle qui flotte, pas moi hein)
Pan de azucar
Pan de azucar. Cormorans
Pan de azucar. Pelican

Posicion : 27°05′ S, 7O°59′ W
Rumbo : 19°
Velocidad : 5,6 kt.

Posicion : 26°00′ S, 7O°42′ W
Rumbo : 350 °
Velocidad : 5,1 kt.

22 décembre, tropique du capricorne franchi

Le tropique du Capricorne a été franchi hier, les vents sont faibles, Antofagasta n’est plus très loin.

Les couleurs pastel de la Cordillère de la Costa tout au long du parcours entre Valparaiso et Iquique.

Posicion : 23°58′ S, 7O°34′ W
Rumbo : 5 °
Velocidad : 6,6 kt.

Destino : Antofagasta, ETA domingo veinte y dos de diciembre

ETA : Arica el primero de enero 2020 a las 12:00 Hrs

23 décembre, Antofagasta

Antofagasta, l’entrée commune du port de pêche et du port de plaisance. Il faut serrer la bouée rouge en entrant car il y a un écueil devant la verte….et un « surge » considérable entre la mer et le port. Il faut les nerfs d’acier du Capitaine pour s’aventurer la dedans ! La Laureline est trop grande pour les pontons : le responsable du port est venu nous aider à l’accrocher entre 2 bouées.
Le ponton est fragilisé, et on comprend pourquoi…

Pour financer leur tour de l’Amérique du sud avec sac-à-dos en stop, bus, et « couch surfing », Pauline et Philibert, franco-suisses de 20 ans,
sculptent des objets artistiques en bois pour les vendre sur les marchés.
La main droite de Philibert est emballée dans un gros pansement qui tient avec du scotch, parce que le tournevis qui lui tient lieu de gouge a dérapé et lui est entré profondément dans la paume de la main droite. Très inquiets, ils cherchent où se trouve l’hôpital d’Antofagasta. A bord du bateau, l’examen détaillé de la main montre qu’il n’y a pas de lésion du nerf médian, il s’en fallait d’un millimètre. Après nettoyage et antiseptie a été appliqué un pansement hydrocellulaire auto-fixant qui possède une matrice absorbante multicouche (Mepilex-Border flex fourni au bateau par le Docteur Marc Gras). En quittant le bateau hôpital « Laureline », Pauline et Philibert avaient retrouvé un grand sourire. EG

Pauline, Philibert, et l’equipage

Depuis Valparaiso, le cheminement du bateau suit la Cordillière de la Costa, succession de dunes friables faites de cailloux et de sables qui se pressent jusqu’aux rivages. La végétation qui y pousse se raréfie : arbustes, genevriers, cyprès, petits buissons rapprochés et eucalyptus sur les hauteurs à Valparaiso, cactus rampants drapés de filets de lichen à Isla Damas et cactus candélabre à Punta de Azucar. L’organisation symbiotique entre cactus rampants et lichens permet de capter les brumes qui se forment chaque nuit et de produire des fleurs dont se repaissent de petits oiseaux. A l’approche de Antofagasta, la Cordillière de la Costa arrive sur la mer avec des montagnes de dimensions collossales, de couleur pastel, gris ou beige, bleuté dans les lointains, avec de vastes vallées de sables blancs suspendues entre les sommets plus sombres. Sous la lumière rasante du lever de soleil, la surface de la mer, lissée par l’absence de vent, apparait de métal fondu, ou marsouinent des familles entières de petits phoques.
Dans la rade d’Antofagasta, l’eau de la mer est de couleur café : elle contient une suspension de fines poussières brun-rouge. Pourtant, de nombreux oiseaux de mer y vivent, ainsi que des lions de mer qui viennent se reposer au soleil sur un ponton branlant dans la marina.
La zone portuaire reservée au cargos est active : on y décharge des trains entiers de plaques de cuivre, qui sont transbordées sur des bateaux « chargés de matières dangereuses », d’après les informations AIS.
La ville elle même est divisée en deux zones : un bord de mer huppé, des immeubles élevés, des banques, un supermarché opulent pour faire les
courses de Noël, un immense magasin de meuble, alors que les hauteurs sont couvertes jusque très haut dans les cailloux, de petites maisons enchevêtrées qui abritent sans doute la majorité de la population et où chaque nuit éclatent des échauffourées entre révolutionnaires et policiers.
HG

Posicion : 22°32′ S, 7O°31′ W
Rumbo : 5 °
Velocidad : 5,9 kt.

Destino : Iquique, ETA Martes veinte y cuatro de diciembre

ETA : Arica el primero de enero 2020 a las 12:00 Hrs

Coucher de soleil au large

 

24 decembre, Iquique

Iquique. Petrel tempête au décollage




Une mer comme du métal fondu et un soleil écrasant sur la ville d’Iquique
Arrivée à Iquique ce matin à l’ouverture de la marina. Voilà 3 nuits passées en mer, un peu de calme et de sommeil en continu feront du bien à l’équipage et au bateau !
Il est 8h30 du matin et le soleil est déjà chaud…
Patricio Vargas est venu avec un canot pour nous guider entre les rochers, dérive totalement relevée
Iquique : le port de pêche
Iquique : le port de plaisance
Manu discute le bout de gras en espagnol… Mahi Mahi pour le réveillon ce soir!
La Laureline au ponton. Au premier plan, les restes du quai, incliné et plié par un tremblement de terre et un tsunami en 2014. Les pontons sont alors sortis des ducs d’Albe et sont arrivés avec les bateaux sur les quais. Quelques épaves traînent toujours par ci par là

Pélican

Goéland garuma, caractéristique de la côte nord du Chili. Il niche dans le désert loin des côtes
Sterne inca avec dans le bec un anchois. Variété rare de sterne. Les sternes plongent en piqué, comme les piqueros ou fous de Bassan et apparentés. 
Courlis cendré au mouillage 
Régale mes yeux pendant que le peuple désespère
Centre ville à Iquique
La rue principale et les immeubles du début du siècle dernier quand le commerce de salpêtre faisait la richesse de la ville

De grands immeubles tout neuf poussent dans la ville tandis que les anciennes maisons de bois ou les maisons de maîtres du centre ville trouvent difficilement preneur. Certaines ont retrouvé une activité et des peintures neuves. D’autres se décomposent doucement et abritent sans doute des fantômes . L’ensemble donne une impression d’étrangeté

Les dallages en pierre naturelle bleue et ivoire se délitent devant le théâtre ou jadis Sarah Bernard s’est produite, tout comme les dalles de granit entre les rails du tramway aujourd’hui disparu .
Iquique. Héron
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