10 -26 novembre: Golfe d Ancud

10 novembre, Puerto Montt – Isla Malomacum

De Manu

Les amarres sont larguées à 7H30, la lumière est superbe sur la marina ou Mendes, un jeune haïtien qui travaille ses cours d’école de mécanique , termine sa nuit de garde en venant dire au revoir. En français, naturellement

Mendes, le garde de nuit, est venu nous dire au revoir.

Un petit passage auprès de le grosse bouée pour saluer le roi lion (de mer), qui n’apprécie pas trop notre visite. Un petit saute à l’eau à l’approche du bateau, le monarque se trouve en déséquilibre et grogne.

Visite au roi lion devant les bateaux de pêche. Le reste de la tribu reste sur la plage en face.

Le vent souffle plein sud une petite brise, pile dans l’étrave et c’est au moteur que commence le voyage. De grandes trainées de krill jalonnées d’oiseaux de mer s’étendent dans l’eau de mer d’un bleu très sombre. Des
bancs de brumes ont été tassés aux pieds de la Cordillère par le vent, formant un long boa de plumes d’un blanc lumineux d’ou émergent les sommets enneigés des volcans.
 

Un bateau appelle par VHF  » Laourreliné », mais la voix d’homme du Capitaine ne l’a apparemment pas incité à prolonger la conversation.

Seno Reloncavi : un long boa de brume laisse apercevoir les sommets enneigés des volcans

Mouillage ce soir dans une baie abritée, près des ruines d’une ancienne ferme à saumon; les petites maisons de pêcheurs sur la colline paraissent fort pauvres.

Mail aux autorités :

De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
Domingo 10 de Noviembre a la seite de la tarde

Posicion : 42°03′ S, 72°37′ W
Rumbo : 234°
Velocidad : 0 kt, echa ancras

Destino : Puerto Montt

ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs

Cordialmente
Emmanuel Gras, capitan de Laureline

11 novembre, Estero Bonito

De Manu:
Ce matin après une tentative de réparation du pilote, dont le bouton de direction n’est pas suffisement précis, l’ancre a été levée par grand soleil et petite brise venant du sud, jusqu’au village de pêcheur enclavé au pied des Andes , appelé estero Bonito.

11 novembre : en route pour l’estero Quintupeu Un boa de brumes rampent sur les petites îles

Puis dans un fjord a la fois très escarpé et très boisé, dont les sommets sont enneigés, l’étrave de la Laureline a été approchée jusque sous la cascade.

HG:Claude a été plus inspiré que moi sur ce coup là : il avait gardé un oeil sur le capitaine à la manoeuvre en train de doucher son bateau.

Un oeil vers la sortie. ..puis on décide d’aller plus profond dans le fjord, là où est installée une salmoneria. Le profondimètre se perd au delà de 120 m de fond, et c’est ce qui est observé quasiment jusqu’au bout

Le soir mouillage par 25 m et deux amarres à terre, au coeur d’un cirque de montagnes enneigées

La Laureline avec ses 2 aussières a terre et, au fond, le seul et unique voisin du mouillage

Ces boas de brumes sont fascinants : ils bougent lentement, rampent d’une pente à l’autre, se faufilent entre les volcans, se fragmentent puis disparaissent dans les nuages bas du soir

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A la attencion de la Armada de Chile

De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
Lunes 11 de Noviembre a la ocho de la tarde

Posicion : 42°10′ S, 72°22′ W
Rumbo : 200°
Velocidad : 0 kt, echa ancras en el Estero Quintupeu

Destino : Puerto Montt

ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs

Cordialmente
Emmanuel Gras, capitan de Laureline

12 novembre:

Ce matin grand beau temps , il fait presque chaud. Une cascade à côté du mouillage offre une superbe possibilité de shampoing vivifiant en plein air, à l’eau de la montagne. Le baromètre est favorable à cette escapade dans l’est du golfe d’Ancud jusque demain soir, après quoi nous devrons trouver un refuge dans l’île Buta Chauques, au milieu du golfe.

En route pour le fjord voisin réputé pour sa beauté sauvage et les thermes en plein air ou il est possible de prendre un bain d’eau douce à 40°C.

Dans l’Estero Cahuelmo, il n’y a pas d’autre accès que par la mer tant les parois des montagnes sont à la fois à pic et boisées par une forêt extrêmement dense qui pousse sur elle même depuis toujours. 

Il nous a semblé impossible de jeter l’ancre tant l’eau est profonde, même au bord. Mais une bonne âme a laissé là, dans un creux de la falaise protégé des vents d’ouest, un corps mort et une aussière apparemment en bon état reliée sous l’eau à un très gros câble. Le temps étant très calme, nous avons frappé cette aussière à l’étrave.

La Laureline est aux premières loges pour entendre la petite cascade toute proche, le martin pêcheur très content du jour qui se lève, et un peu plus loin deux loutres, deux dauphins curieux, des otaries « qui viennent voir », les pélicans qui pêchent à coup de grands ploufs. 

Un jeu de bassins ont été creusés dans la roche qui communiquent avec un réseau de rigoles qui charrient soit l’eau d’ une source bouillante soit celle d’un cours d’eau froide. En disposant des cailloux dans l’une ou l’autre rigole, on peut ajuster la température du bain. L’eau est très peu souffrée

Certains bassins sont remplis d’une eau si chaude qu’il est impossible d’y tremper les doigts.

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13 novembre Estero Cahuelmo

Le lendemain matin l’eau vert sombre est lisse comme un miroir à l’exception de la trace de 2 dauphins qui arrivent dès que le moteur démarre. Ils attendent que le bateau avance pour jouer devant. Des marmottes préfèrent décamper et aller manger leurs moules plus loin

Le marnage très important, dans les 4 ou 5 mètres, révèle des rochers invisibles la veille

L’estero Camou, où debouche l’estero Cahuelmo , est noyé de bruines et bientôt de pluie. Un front venteux approche qui rend impraticable cette partie du golfe d’Ancud. Direction Ouest pour rejoindre la première des îles de l’Est sur notre parcours : Buta Chauques.

Dans la brume qui noie le paysage, des barques de pêche ont posé des filets un peu partout, là  les courants de marée sont perturbés par la présencedes îles. 

Une foule d’oiseaux les accompagne : manchot de magellan et cormoran impérial, avec un cou blanc, pélicans, goelands marins et sternes royales, mouettes à tête noire profitent de la présence des hommes.

La mer est très calme, il pleut quelques gouttes amenées par un vent de Nord Ouest qui annonce une dégradation de la météo pour demain, il est temps d’aller trouver un meilleur abri vers l’île Buta Chauques.

A la attencion de la Armada de Chile

De parte dep Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
miercoles 13 de Noviembre a las nueve de la mañana

Posicion : 42°11′ S, 72°34′ W
Rumbo : 269°
Velocidad : 5 kt,

Destino : Isla Buta Chauques

ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs

Cordialmente
Emmanuel Gras, capitan de Laureline

14 novembre, isla Butachauques

En quelques 20 ou 30 miles, les paysages changent radicalement : après les montagnes et volcans aux parois abruptes couvertes de forêts primaires, et les fjords encaissés, ce sont des îles beaucoup plus basses, même si les hauteur des falaises ouest de Buta Chauques restent impressionnantes et bloquent les vents. 

A l’intérieure de l’estuaire, c’est le calme plat. Des pâtures verdoyantes, des maisons, un quai où un petit cargo débarque pêle mêle passagers, ravitaillement et matériaux. 

De grands vautours y viennent aussi, tout près des maisons, peut être en partie chargés de nettoyer la voirie. Des bateaux de plongeurs avec narguilé travaillent le long des berges. Des hangars sur pilotis reprennent un peu de surface sur la mer.

Les pêcheurs répondent de bon coeur à notre salut. Même le plongeur dans l’eau au bout de son narguilé

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sortie par la passe ouest de Buta Chauques.

Une salmoneria flambant neuve a disposé autour de la ferme marine de superbes bouées orange vif à dessus plat. Des phoques sont perchés sur chaque bouée comme des otaries sur des tabourets au cirque. Gare aux évadés !

A la attencion de la Armada de Chile

De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
jueves 14 de Noviembre a las ocho de la mañana

Posicion :42°17′ S, 73°08′ W
Rumbo : 269°
Velocidad : 5 kt, echa ancras

Destino : Isla Apiao

ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs

Cordialmente
Emmanuel Gras, capitan de Laureline

15-16 novembre, isla Apiao et appareil photo non amphibie

Arrivée à l’île Apiao, dans l’estero Pellu.

L’origine géologique de l’île Apiao où se trouve le mouillage ne fait aucun doute : l’ancre a été posée avec 50 m de chaîne dans une eau limpide, sur un lit de gravillons au fond de la trace d’une ancienne coulée de lave qui serpente mollement vers la mer depuis un vieux cratère. 

Visiter l île avec Google: https://goo.gl/maps/DMbvE8baSe5M7cVS7

La météo un peu vive et la quiétude du site offrent l’opportunité de visiter le village.


Beaucoup de lumière, quelques maisons éparses, une jolie église toute en bois, recouverte de tuiles en bois d’Alerce, la terre sableuse est noire.
Pas de boulangerie ni aucun magasin, mais un villageois nous ouvre l’église dont l’intèrieur est peint d’un ciel étoilé. 

Une grande pâture où reposent de vieux bateaux est âprement défendue par un couple de vanneaux et entretenue rase par des moutons et quelques petits chevaux en liberté. Tout autour, des clôtures retiennent des vaches, des poules et des coqs. Une Toyota jaune assure le ramassage scolaire et ramène les enfants chez eux.

Les bords de l’eau sont occupés par des chantiers de réparation de petits bateaux en bois, avec des outils à main silencieux qui ne dérangent pas les petites familles de canards brasse mer et les cormorans. 

Une barque à rames, avec trois hommes et un petit chien à bord, se détache de l’un de ces chantiers pour venir nous vendre de délicieux oursins qu’ils appellent « erizos » : ils en ont 2 grands filets pleins, très probablement pêchés par un plongeur au narguilé. 

HG

Estero Pellu, isla Apiao

15 novembre : un peu de répit est bienvenu dans ce havre où le bateau est protégé de tous les vents. Deux épisodes de vent du nord se succèdent avec entre 2 une accalmie, le temps d’une visite à terre

3 hommes arrivent vers nous. Avec eux, leur « quiltor », un gentil petit chien, et deux sacs d’oursins sans doutes pêchés au narguilé. Tout à fait délicieux !

La Laureline à l’ancre devant l’un des chantiers navals de la rive. Les hommes y travaillent avec des outils à main

Marc est descendu du bateau avec une pince-étau, un marteau, et la clavette de fixation du bout-dehors, qu’il fallait détordre. Restait à trouver une pièce métallique qui serve d’enclume. ..

Le centre du village est occupé par l’Église

La plage de ce vieux volcan est de sable fin et noir

De petites chapelles votives ont été fleuries à la Toussaint

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A la attencion de la Armada de Chile – De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
vuernes 15 de Noviembre a las nueve de la mañana – 
Posicion : 42°36′ S, 73°13′ W Estero Pellu Isla Apio
Rumbo : 269° – Velocidad : 0 kt, echa ancras – 
Destino : Isla Apiao – ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs – Cordialmente – Emmanuel Gras, capitan de Laureline

Le 12 novembre je recevais cette information de Manu:

« Il est arrivé malheur au boîtier de mon nikon D300S dans son sac étanche dans le dinghy. Le dinghy s’est rempli d’eau en revenant d’une balade à terre, le sac devait avoir un trou, j’ai retrouvé l’appareil immergé dans l’eau de mer, il reste plein d’eau inutilisable. Je n’ai plus de possibilité de photographier la faune.«

-> de Laureline (celle qui garde le raton laveur): un nouveau boîtier est en commande, Serge l emmènera dans ses bagages à la fin de mois pour faire le père Noel avant l heure

 

17 novembre, intelligence électrique et rôti de porc au curry

Les deux jours passés à l’abri à l’ancre dans l’estero Pellu (île Apiao) pour cause de vents supérieurs à 30 noeuds, ont été mis à profit pour vérifier nos 5 systèmes d’approvisionnement en électricité: l’éolienne D400 infatigable, les panneaux solaires, faiblement contributifs par ici, les deux alternateurs du moteur volvo, le groupe electrogéne, et la prise 220 V quand elle est disponible dans une marina.

Un appareil, le mass GI 3,5 est gestionnaire des entrées en 220 V. Il se met tout seul sur « Shore » pour le quai et sur « marche » pour le générateur. Un autre appareil très intelligent appelé mass combi est soit chargeur (des batteries) soit inverseur ( de 12 v vers 220 V), ainsi il nous approvisionne en permanence en 220 V sur le bateau.

Pour tout surveiller en pemanence avec le « master view », il y a un master shunt qui est un ampèremètre (A) couplé à une horloge (H) qui nous donne les ampères/heure consommés, et le poucentage de batterie consommées.

Avec le vent qui règne par ici, l’éolienne couvre presque à elle seule nos principaux besoins: le frigidaire, la centrale de navigation, le feu de mouillage, le pilote automatique, la VHF, si besoin on ajoute une heure de générateur, il reste encore de quoi charger les téléphones, et regarder un film le soir. EG

A la attencion de la Armada de Chile – De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
domingo 17 de Noviembre a las nueve de la mañana – 
Posicion : 42°38′ S, 73°30′ W Estero Pellu Isla Apio
Rumbo : 151° – Velocidad : 7,2 kt, – 
Destino : Estero Paillad isla Chiloé – ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs – Cordialmente – Emmanuel Gras, capitan de Laureline

Manu vient d’ouvrir le mail de Laureline et de découvrir qu elle lui envoyait un nouvel appareil photo :super, il se détend et retrouve le sourire!

Ce moment de repis au mouillage a permis à Manu et Marc d’exlorer le système electrique du bateau.

De mon côté, j’ai entrepris de rattraper mon retard dans la « bande dessinée » du voyage, de regarder les détails des photos que je prends pour les représenter sur le papier.

Tous les bateaux du coin sont bâtis en bois sur le même modèle, un « grand » qui à l’air d’être à peu près de la taille du notre, et un modèle plus petit. Ils sont construits à Mechuque, et apparemment, les pêcheurs de Apiao s’investissent dans des réparations importantes, en silence toutefois : nous n’avons entendu aucun moteur de perceuse electrique.

L’accalmie permet aujourd’hui de reprendre la route sous voile. Claude barre avec une grande subtilité, les mouvements très doux du bateau sonttout à fait compatibles avec la préparation d’un rôti de porc au curry dans la cocotte minute.

L’objectif du jour est l’estero Pallad, ou il est possible encore que notre signal AIS se perde.HG

17 novembre Estero Pailad

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Retour sur des paysages de moyenne montagne, aux reliefs accusés et sommets arrondis avec les pâtures, des haies épaisses, des forêts. Beaucoup d’oiseaux à l’entrée des estuaires, où naviguent de concert les jeunes pélicans de l’année avec les jeunes cormorans à cou blanc et les manchots magellan. L’ancre a été jetée hier soir juste devant une église en espérant trouver un village. Il y a bien un cimetière peuplé de tombes décorées de fleurs aux couleurs vives, et des maisons, mais elles sont éparpillées dans la nature, juchées sur les collines avec vue imprenable sur l’estero, chacune entourée d’un grand terrain arboré soigneusement clôturé.

Près de la grève, des cygnes à cou noir élèvent en couple leur progéniture, chaque parent emportant sur son dos 2 jeunes bien au chaud dans les plumes. Et aussi un couple de canard brasse mer, quelques sternes, des mouettes des Andes, un ou deux aigles vérifiant que tous les petits sont bien sous la protection des parents. Mais pas de boulangerie. Décidement, il faut encore faire le pain à bord.

18 novembre, Isla Quehui

Pas beaucoup de vent ce matin, juste assez pourquitter le mouillage à la voile et en silence. Pas d’autre voilier en vue depuis Puerto Montt, à l’exception d’un bateau au mouillage, encore sansses voiles

Le moteur tourne maintenant alors que le bateau remonte vers le nord, face au vent, pour rejoindre l’Isla Quehui. HG

Mêmes habitudes, mêmes vols, mêmes plumages à 15000 km d’éloignement, et même ressemblance que chez nous sur le côtes de Bretagne. Ici la mouette des andes mâle en période nuptiale a revêtu son casque noir, elle a le bec rouge et les pattes noires tandis que le sterne arctique de même taille, plus vif, plus gracieux, a queue fourchue a aussi un casque noir, moins couvrant, il a un bec rouge et des pattes rouges.

C’est la même ressemblance en Bretagne au printemps, où la mouette rieuse mâle adulte a le casque bien noir, le bec rouge, les pattes rouges, tandis que le sterne pierregarin (abondant sur lîle des moutons près de Concarneau) a la casquette noire, le bec rouge avec une pointe noire à son extrémité, et des pattes rouges.

Les sternes sont reconnaissables entre tous où qu’ils soient, par leur façon de pêcher en piqué. EG

A la attencion de la Armada de Chile – De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras – Lunes 18 de Noviembre a las diez de la mañana – Posicion : 42°54′ S, 73°31′ W Canal Quellen – Rumbo : 120° – Velocidad : 5,1 kt, – Destino : Isla Quemchi – ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs – Cordialmente – Emmanuel Gras, capitan de Laureline

Un cavalier et son chien : les Chilotes ont une etonnante qualite de relation avec les animaux

Encore une église laissée dans son coin avec son cimetière . Avec vue imprenable sur le mouillage de l’île Quehui; Le clocher est mal en point. Un faucon se la joue girouette; le sportif en paddle artisanal est le pilote du bateau de tourisme, La maison bleue à la façade recouverte de bois d’alerce est située sur l’île de Quehui. C’est à Castro que nous avons pu à apprécier le goût pour le travail du bois à Chiloe

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Le mouillage  devant le village de Los Angeles dans l’île Quehui a été l’occasion de rencontrer quelques personnes curieuses de savoir d’où pouvaient bien venir ce voilier et son équipage. Une petite marche vers l’église qui surplombe l’île, toute seule avec son cimetière fleuri et quelques maisons de bois, donne une belle vue sur le village en contrebas et le mouillage où stationnenent quelques petits ferry et des bateaux de pêche.

Ignacio, l’épicier, et l’Alcamar, représentant l’autorité portuaire, gèrent ensemble le supermercado où il est possible de trouver desoeufs, des petits pains tout blancs, quelques fruits et des légumes.
Ignacio gère aussi des maisons où il peut loger et nourir des voyageurs. Il nous a remis sa carte Turismo Quehui : www.turismoquehui.cl; sans doute uneadresse sympathique pour les voyageurs ! HG

A Quehui aussi il y a un cimetière à bateaux. Aux pieds de l’église

 

 

19 novembre, adieu Los Angeles

Navigation au près, avec un vent qui s’est renforcé dans le courant de l’après midi avec les effets de couloirs entre les îles, mais une mer plate, faute d’espace suffisant pour creuser des vagues.

C’est cool un bon petit vent quand la mer reste à peu près plate

20 novembre, Castro, son église et l’hôtel de la Licorne

A la place des 20 nœuds annoncés, la route entre Quehui et Castro a été parcourue au près serré en tirant des bords sous 30 kts, rafales à 35, aisément par mer plate par la vaillante Laureline qui en a vu d’autres.

Pour l’anecdote, le capitaine du port de Quehui nous avait confirmé beau temps et souhaité bonne route, sans doute influencé par la même sourcemétéo, tandis que les pêcheurs amarrés à coté de nous, si familiers des conditions locales, nous avaient prévenu que le temps se gâtait, sans doutepar effet de site lié à la canalisation des vents entre les îles et aux gros nuages orageux.

EG

Ce petit diable est sans doute une représentation du Trauco,  le Brujo de Quicavi de la commune de Quemchi, village natal de Francisco Coloane

Il est le père de tous les enfants naturels, ça arrivait dans ce pays où les hommes passent beaucoup de temps en mer

La rue à escalader vite fait en cas de tsunami:

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Le travail du bois est dans la culture des Chiloe ; qu’il s’agisse de construire des bateaux ou des maisons. L’intérieur de l’église de Castro est une magnifique illustration de ce savoir faire.

Dans le coin à gauche de la photo e Jesus en robe violette est promené en ville avec sa croix lors de la procession de Pâques

(Petite aide à ceux qui comme moi ne l’ont pas vu tout de suite:)

« e Jesus  » garde le type européen et tant pis si à priori il était moyen oriental. Mais la vierge est une jolie brune.

Du temps où les chalutiers étaient en bois, ils avaient droit à un cimetière à bateaux dans un coin de port, et on pouvait aller leur rendre hommage sur leur dernier mouillage. Ici cet amour du bateau est resté vivace. Ils ont même droit de mourir droits dans leurs bottes au milieu du port, sur le seul endroit où il est possible de laisser une annexe

L’hôtel de la Licorne (unicornio ) à sans doute été pensé pour les petites filles. Il est merveilleux aussi la nuit quand la structure fragile en abside de toutes ses fenêtres s’illumine de l’intérieur

Sous les araucaria du presbytère 2 jeunes ibis réclament leur déjeuner à leur mère en faisant un bruit de crécelle. Imperturbable elle leur montre comment picorer la pelouse pour trouver tout seuls leurs vers de terre. Au moins, ça aere le gazon…

A la terrasse d’un restaurant nous savourons un asado d’agneau et le bruit des camions qui redémarrent au feu rouge. Même le tuut tuut pouet des ibis n’arrive plus à se faire entendre…bientôt la Laureline reprendra sa route routes voiles dehors. Le vent a tourné au sud et donc l’idée est de l’habiller avec son spi…

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Castro est une grande ville où se traduit nettement la culture Chilote, tout particulièrement le travail du bois : maisons sur pilotis, façades couvertes de bois d’alerce (ou de métal peint), bateaux, église entièrement en bois, et bien sûr les bateaux, auxquels on accorde dans le port un coin pour mourir. Donnant sur la grande rue qui monte vers le coeur de la ville, le bar la Cueva de Quicavi, célèbre indirectement Coloane et ce démon de légende qu’est le Brujo, évoqué dans ses romans. Car il y a aussi dans cette ville toute une frange d’intellectuels qui manifestent pacifiquement devant l’église à double clocher, et portent le message de révolte. Contre la constitution de Pinochet et les autorités en place, qu’il s’agisse duprésident ou des députés. Ils veulent contribuer directement à instaurer une nouvelle constitution écrite par le peuple…. démocratie directe, air connu, qui nous a d’ailleurs été expliqué par un français qui vit là bas dans les milieux d’artistes.

Mais il y a pour les chilotes une autre actualité. La révolte gronde contre une constitution qui date de Pinochet et contre une assemblée élue mais dont certains estime qu’elle est inapte. ..Et donc les manifestations continuent, menées à Castro par les intellectuels de tout poils qui prétendent, eux, représenter le peuple. Mais ont ils un jour discuté avec un pêcheur d’oursins à Apiao ?

Une mouette andine dispute aux pigeons les miettes de pain

Tout en bois , sans qu’aucune peinuure vienne en dénaturer l’aspect, comme l’intérieur de l’église

Le ferreteria et ses cuisinières à bois

….ou les chaudrons à suspendre au dessus de la braise

HG

21 novembre : Dalcahue

Dalcahue tient son nom du canoë qu’utilisaient les indiens : le dalca

Un exemplaire de dalca est conservé dans le petit musée local. Ce bateau fabriqué à l’aide de planches épaisses cousues ensemble avec des roseaux était beaucoup plus robuste que les canoës de la Terre de Feu, utilisés plus au sud

Des cafés de petits restaurants un forgeron un marchand de fromages des bateaux de pêche : la vie s’organise dans le désordre mais compte désormais sur le tourisme. Des gens viennent avec le bac ou des bateaux de croisière de taille raisonnable et achètent des souvenirs

Sur le port le marchand de poissons vide des saumons…et c’est l’aubaine pour les oiseaux un chien et une famille de lions de mer

 

23 Novembre, Mechuque : c’est là que naissent les bateaux

En route pour Mechuque nous retrouvons à l’horizon la Cordillère enneigée et son boa de brumes.

Toutes les zones de haut fonds sont occupées par des fermes marines qui élèvent des saumons ou des moules, tirant parti des fortes amplitudes de marée pour renouveler l’eau. Des bateaux y travaillent qui ne possèdent pas d’AIS et les bouées sont parfois visibles tardivement

Au milieu de l’entrée de Mechuque il y a un rocher que connaissent tous ceux qui sont passés là à marée basse mais que personne n’a pensé à indiquer sur les cartes. Pour ne pas le cogner il faut raser les bouées de la salmoneria de droite.

Pour entrer dans le lagon; il faut raser les bouees de la salmomeria pour éviter de toucher un rocher situé au milieu du passage. Tout le monde le sait dans les parages, et donc personne n’a pensé à le baliser ou le faire décrire sur une carte….

Sur la plage les vautours font du nettoyage

Rencontre avec Don Paulino, le gardien du musee : il nous conseille d’aller voir en haut de la colline le mirador qui domine la baie et marque l’emplacement d’un étonnant cimetière pour barques

 

Mechuque : c’est là que naissent les bateaux de bois de tout l’archipel.
Les carcasses s’assemblent en équilibre sur des cales de bois et des pieux.

Le musée où Paulino à accroché le drapeau offert par l’équipage de la Laureline au sortir des canaux de Patagonie en mars dernier

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Les membrures sont fabriquées à partir de bois prelevés dans les forêts locales avec juste la courbure voulue, entre tronc et grosses branches : canelo, cyprès, orme. Les bordées sont des planches courbées à l’eau chaude dans un tube posé au dessus des braises.

Le chantier travaille principalement à des bateaux destinés au tourisme. Le talent des charpentiers de marine de Méchuque est perceptible dans tout le village,les maisons, le pont de bois monumental qui enjambe la rivière, et même, là haut sur la colline, un étonnant belvédère qui surplombe le port. A sespieds est disposé un étonnant cimetière :  des barques vénérables ont été hissées là qui s’effondrent doucement avec vue imprenable sur la baie ou elles sont nées.

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Sur la plage, les vautours sont charges de la voirie

Rencontre avec Don Paulino, le gardien du musee : il nous conseille d’aller voir en haut de la coline le mirador qui domine la baie et marque l’emplacement d’um etonnant cimetiere pour barques

A la attencion de la Armada de Chile

De parte del Capitan del velero LAURELINE Emmanuel Gras
sabado 23 de Noviembre a las diez de la mañana – 
Posicion : 42°07′ S, 73°28′ W Castro – Rumbo : 20° – Velocidad : O kt, echa ancras – Destino : Bahia Linao – ETA : Puerto Montt el 25 de Noviembre 2019 a las 20:00 Hrs – Cordialmente – Emmanuel Gras, capitan de Laureline

Lien vers la page Mechuque, lors du précédentpassage du bateau: Mechuque quittée par une nuit sans lune et arrivée à Puerto Montt

Le vent de sud est du lendemain a été l’occasion de tester le spi, et de l’installer sur son enrouleur, pour le ranger proprement, près à être lancé à la prochaine occasion.

Le mouillage à Quemchi, près de fermes marines un peu à l’écart de la ville, offre un concert de chants d’oiseaux. De minuscules poussins se regroupe pour s’aventurer un peu dans le courant.

HG

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24 Novembre, Caleta La Vega, île Calbuco

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, on dirait la Bretagne : un jour grand bleu et temps de spi, le lendemain c’est le tour de la trinquette, puis le vent se calme et arrivent les nuages et en soirée le crachin.

Sur le chemin du retour vers Puerto Montt, la Laureline se faufile dans les îles du nord ouest du Golfe d’Ancud.

L’ancre est descendue dans les eaux noires de la Caleta La Vega, sur l’île Calbuco, dans un port depêche très actif.

Les bateaux de pêche se pressent au quai, distribuant au roi lion local des morceaux des poissons qu’il dispute en grognant aux goélands marins. Plus timide, un cormoran royal reste à l’écart et plonge méthodiquement en faisant le tour de la baie à coup d’apnées de 1 ou 2 minutes

Visiter Clabuco avec Google: https://goo.gl/maps/jTR2gKtrpKMmRzwUA

24 novembre, retour à Puerto Montt, Des photos sont arrivées

Aujourd’hui nous avons remonte l’ancre avec un vent du nord qui commençait déjà à se lever…Nous avons fait route au près serré avec appui moteur pour ne pas traîner dans les parages. Une dépression arrive cette nuit

Recette de pâtes au près serré

Il est clair que faire cuire des pâtes au près serré dans une casserole ouverte est une mauvaise idée. Même en étant equipé d’un pantalon de quart, le risque de brûlure lors de l’étape de filtration des pâtes cuites est manifeste. sans compter que même posée sur une gazinière montée sur cardan, la casserole peut avoir du mal à suivre les mouvements du bateau quand les vagues s’en mêlent. Voici une recette applicable même par 25-30 noeuds

On commence par faire une sauce avec de l’huile dans la cocotte minute. Un reste de goulash de la veille marche très bien aussi. On étend avec un peu d’eau, on amène à ébullition et on verse un paquet de pâtes à longue durée de cuisson. On mélange pour que toutes les pâtes soient enduites de sauce on ajuste le niveau sans les noyer, on ferme la cocotte et dès qu’elle tululutte pour signifier qu’elle est en pression, on compte 5 minutes (la moitié du temps prévu sur le paquet ). On casse la pression dès le temps écoulé. Servir ces pâtes al dente dans des bols, chacun sa cuillère et courage.

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