Les terres se plissent en un relief tourmenté où tombent les pluies et les rayons intenses du soleil équatorial : c’est le Manibi, une région située entre Manta à la côte et la Cordillière, où toutes sortes de fruits sont cultivés, dont un cacao au parfum très apprécié


Ces terres agricoles aux pentes raides sont bien entendu entretenues uniquement à la main, et à cheval. De petits chevaux nerveux aux robes foncées et des mules plus placide sont employés là.
Les maisons traditionnelles des amerondiens de la région sont construites sur pilotis. Solide et léger, le bambou est largement employé





Un peu plus loin, la ville de Manta est aussi dans la région de Manibi mais au bord de la mer , habitée par des pêcheurs. En 2016, l’épicentre d’un tremblement de terre de magnitude 8 s’est trouvé au milieu de la ville dont plusieurs quartiers se sont effondrés sur leurs habitants, et 400 morts ont été dénombrés parmi les décombres. L’habitude de construire un seul étage en matériaux léger avait été oubliée; les parpaings empilés et les dalles de béton armé n’ont pas résisté. De grands immeubles modernes construits au bord du Pacifique selon les normes anti sismiques ont tenu le coup, mais leurs appartements ne sont pas à portée des bourses des pêcheurs.
En descendant vers Salinas, le long de la côte, on retrouve des villages de pêcheurs avec des maisons basses. Les vagues roulent sur ces rivages ou la mise à l’eau des pandas en fibre de verre n’est pas triviale.




















De longues plages sont désormais monopolisées par des maisons et jardins qui privatisent toute la bande de terre entre la route et la mer. Un village comme Montanita est entièrement bâti de maisons en bambous vernis, créant un univers artificiel et standardisé pour surfeurs. Les magasins de fringues et les restaurants branchés voisinent avec des boîtes et poussent à fond leurs sonos, le cafarnaum est encore aggravé par des chanteurs de rue. Tous s’accordent pour pomper un maximum de dollars à des clients alcoolisés jusqu’à tard dans la nuit et considérés comme étant à éviter.
Les autochtones connaissent par ailleurs les spots ou ils peuvent surfer en paix entre les courants qui leur évitent d’avoir à se frotter avec ce paradis artificiel .
L’industrie du surf pour touristes voisinent avec une activité d’élevage de crevettes de l’Equateur. De grandes surfaces de sable tassé caractéristiques de le cordillère de la Costa sont creusées de vastes bassins assez plats remplis par forage d’eau de mer. Des usines y déversent les larves de crevettes obtenues dans leurs murs.
La région vit aussi de l’exploitation de gaz livré en mer par un pipeline qui avance comme une jetée vers le Pacifique et accueille les méthaniers.