Lundi 1 août : un voile de cyrrhus plane au-dessus de petits cumulus bourgeonnant…du grand vent pour demain! La progression vers le sud doit de préférence être interrompue, d’autant que le vent annoncé vient du sud-ouest. Une nouvelle étape s’impose, à Hellvik.

Port naturel protégé de tous les vents, Hellvik est accessible par un dédale de rochers où un chenal est entretenu pour les bateaux. Hésitations dans la houle par 22 nœuds de vent de Nord ouest…laisser à babord cette perche rouge? ou bien c’est une verte qui a rouillé ? un canot à moteur vient à la rencontre du voilier perplexe. Follow me! le pilote montre le chenal, puis le quai déserté par les pêcheurs désormais attribués aux visiteurs, salue , what à beautifull day! et s’en va.

mardi 2 août. Une pluie battante a rincé le pont pendant la nuit et jusqu’au début d’après-midi. Les pêcheurs sont passés, la conversation s’engage, ils préparent des nasses… et offrent un grand saumon congelé de leur réserve « pour la route »

Comme à Espevaer et Kvitsoy, la pêche artisanale a quasiment disparu. Pour autant, l’option tourisme ne semble pas être développée à Hellvik : le quai abandonné offre la sécurité par tout temps, c’est tout, et c’est gratuit.
Le site est en revanche retenu pour une urbanisation de qualité , construction de jolies maisons modernes qui n’ont pas le cachet des maisons typiques restaurées d’Espevaer ou Kvitsoy , mais assurent des éléments de confort nouveaux : grandes baies vitrées avec vue sur la baie , terrasse, et garage à bateau. Ou plus grandes, plus belles encore, dans les collines rocheuses, le style est plus libre, avec quelques toits plats



Le silence surprend dans ces villages norvégiens. Il est difficile de ne pas faire un rapprochement avec Stornoway, quasiment à la même latitude. Mais ici, pas de pub, de musique, de réunion . Devant la supérette de Espevaer, quelques tables et bancs en bois recevaient des gens à proximité du quai du ferry. C’est le dernier endroit un peu festif rencontré. A Kvitsoy, des installations impeccables étaient mises à disposition des visiteurs, mais sans aucun contact prévu avec la population locale. Il faut payer la note par Vipps, un logiciel inaccessible puisque il nécessite de posséder un compte en Norvège. .. ou écrire un mail pour trouver un autre moyen. A Hellvik, la Coop est ouverte jusqu’à 10 heures du soir, mais elle est à l’écart des habitations et n’accueille que quelques clients taciturnes.