Position le 3 mars : 21°25.06’N 79°32.48W
L’ancre a été descendue pour la nuit à l’abri de Cayos Zaza de Fuera, dans 2 m d’eau, sur du sable et des herbes à tortues. Un mouillage incontournable de la partie Sud de Cuba, d’autant que les voiliers n’ont plus le droit de poser leur ancre dans l’archipel des jardins de la reine. Le waterway guide annonce même que des pêcheurs sont susceptibles de venir proposer des langoustes à 5 CUC (5 dollars) pièce …. mais là encore, personne. Pas d’autre voilier, pas de pêcheurs, et pas de langoustes non plus. Faute d’épave où s’abriter, ou de cailloux pour se cacher, elles trainent leurs guêtres ailleurs, il faudra se contenter à bord d’un ragoût de « ce qu’il y a » (courge, poivrons, tomates, salade cuite, oignons, des bouts de jambons… on arrive encore à varier les menus).
La nature reprend ses droits. Un famille de pélicans est perchée dans un grand palétuvier, des frégates survolent les alentours, une grande aigrette immobile pêche au bord de la mangrove, de l’eau jusqu’en haut des pattes, le cou tendu vers l’eau. Pour autant, il n’y a pas de gros poissons, pas de dauphins, et personne pour mordre à la traîne derrière le bateau pendant la journée.
La nuit tombe vers 19 heures, le ciel étoilé n’est perturbé par aucune lumière. Des lueurs phosphorescentes et pulsatiles, probablement de petites méduses, évoluent dans l’eau.
Dans cette partie de Cuba, les cartes disponibles semblent bien callées par rapport à ce qui peut être observé, comme les bouées près de Trinidad. Le callage se mesure en superposant sur l’écran la carte et le dessin des îles en écho radar. Mais les dernières bouées qui, d’après les cartes, auraient du marquer la passe dans le corail appelée « canal de Tunas », étaient absentes toutes les deux. Pour circuler sur le plateau, il reste prudent de surveiller les fonds. Il y a très peu d’îles visibles, le plus souvent les écueils sont sous l’eau, voire à fleur d’eau, mais l’horizon reste dégagé et vide de tout repère. Là ce sont les deux echo sonar placés sous la coque à l’avant du bateau qui dessinent les fonds et guident le bateau dans les endroits critiques, ils sont précis jusque 50 mètres devant l’étrave, ce qui donne le temps à petite vitesse de rectifier la direction.

Des langoustes avec guêtres ? De quoi rêver !
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