Position inchangée amarrés dans la marina de Cienfuegos :22°07.53’N 90°27.15’W
Emmanuel
Réveil ce matin dans le bateau, au son d’une rumba : à Trinidad, la visite du musée d’architecture avait été conclue par un passage par la boutique de souvenir, où une dame un peu revêche au début semblait plutôt attendre l’heure de la fermeture, à 13 heures. T shirt à l’éphigie du Che, mugs « Yo (coeur) Cuba), littérature inspirée des hauts faits de Fidel et du Che, y compris ses carnets de voyage à moto, au début de sa carrière politique, et sa vision de l’économie » …. un morceau de mur était dédié à la musique. On peut écouter un peu? là, la dame s’anime, mais prudente, elle met son poste en sourdine, et glisse avec précaution un CD dans le grille pain, pour un petit bout d’enregistrement qu’elle écoute en dodelinant de la tête. Vite, elle passe à autre chose, ses doigts impéccablement manucurés chargent un autre disque, ça c’est traditionnel à Trinidad, ses yeux brillent derrière son masque. Dans la rue, un garde avec une matraque surveille discrètement ces touristes incongrus, et glisse un oeil. Il semble que la musisque soit interdite, probablement parce qu’elle est motif à atroupement. Pas question d’entendre le « son » de Cuba. Retour dans la rue écrasée de soleil, avec une petite collection des 4 CD qu’elle a fait écouter. Quelques écoliers passent sur les pavés. Silence.
L’accueil dans la casa particular a été particulièrement chaleureux. A l’heure du départ, assis chacun dans un rocking chair ou fauteil en bois sculpté, dans la grand hall en front à rue dans cette maison familiale depuis le XVIII eme siècle, la conversation avec nos hôtes évoque pêle mêle l’histoire de Cuba, de Cristobal Colon, des premiers indiens (les Jagua) maintenant tous disparus, des Espagnols, de l’arrivée des africains, des bateaux, du chemin parcouru par la Laureline et celui qui lui reste à parcourir. Le taxi a pris du retard, encore cette fois lié à un arrêt au poste de contrôle où il a du produire ses autorisations et où on a téléphoné à sa maison mère pour vérification. En partant, le passage devant une boulangerie ouverte donne envie d’acheter un de ces jolis pains qui sortent de dessous le comptoir et passent dans les mains des clients. Mais c’est non. Il faut un ticket de rationnement pour pouvoir en acheter.
Il y a de la farine à bord, et c’est heureux. Ici, les gens manquent de tout, dans la rue on nous arrête pour demander du savon, du shampoing ou des stylos pour les enfants. Ce bref déplacement dans l’interieur du pays nous a donné un précieux aperçu de la vie de ses habitants, où se mélangent avec un grand sourire joie de vivre et résignation.
Bonjour !
de retour du Jura, merci pour tous les messages en retard. merci aussi pour enrichir notre culture et nous faire voyager. ici le temps est printanier, quelques tulipes précoces pointent le bout de leur « nez ». il fait encore frais le matin mais le soleil égaye nos maisons. bien amicalement de nous deux
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Comme d’habitude le blog est fort bien écrit…Admiration!
Quel bonheur de vous connaître.
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Merci pour ces instantanés bien écrits qui nous embarquent et nous montrent une dure réalité : les gardes armés, les tickets de rationnement….Et non ce n’est pas un film d’anticipation ou narrant certains évenements du siècle dernier…
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