En mars dernier, les frontières se sont fermées sans préavis. En cas d’épidémie , l’Étranger est toujours suspect. Bon nombres de bateaux se sont ainsi trouvés exclus, sans même la possibilité de se ravitailler. Karin s’est investie pour négocier pour chacun d’entre-eux le droit de venir se réfugier dans son chantier naval avant la saison des cyclones. Résultat : le chantier est plein comme un œuf, mais contrairement à ce que nous avons vu en arrivant avant le confinement, les équipages sont pour la plupart absents.

Nous avons néanmoins pour voisins un couple d’Anglais de Southhampton, qui ont gardé la nostalgie de leurs fréquents voyages à Cherbourg. Et notre amie Sigrid habite toujours son bateau, en travaillant de temps à autre sur les bateaux laissés là par leurs propriétaires, voire en mettant son expertise au service du chantier.
A part nous, personne ne semble prêt à quitter ce refuge. Il faut être un peu fou pour venir chercher un bateau et prendre la mer quand le même scénario est susceptible de se reproduire…
Mais Karen nous promet de nous accueillir de nouveau au besoin
Le personnel est nombreux sur le chantier et très investi. Nous avons retrouvé le bateau tout propre, tenu sec grâce à un déshumidificateur surveillé et ce malgré une saison des pluies particulièrement productive. Le pays , ouvert sur 2 océans, a souffert du passage de cyclones venus des 2 côtés. Si les vents sont en partie bloqués par les reliefs du rivage, les nuages chargés de pluie franchissent ces obstacles et déversent des déluges qui cette année ont noyé des cultures et emporté des routes et des ponts.
La vie reprend, les champs produisent des melons et pastèques en quantité, des mangues et avocats, des légumes. Après 7 mois de confinement très sévère qui semble avoir contenu l’épidémie a Rio Dulce, les commerces de fruits et légumes ont repris leur activité .

Le chantier naval fait vivre de nombreuses familles . Nous saisissons l’opportunité de la disponibilité et de la compétence des ouvriers pour reprendre l’antifouling sur la coque. Ponçage à la main et à l’eau pour ne pas faire voler de poussières, 4 hommes en même temps, une efficacité et une qualité de travail que Claude apprécie en connaisseur. Une petite digue de sables filtre l’eau et retient les poussières de ponçage.
Le lendemain, il pleut des cordes. Impossible de poser une peinture dans ces conditions. Mais le responsable d’équipe vient trouver le capitaine pour lui indiquer qu’ils reviendront demain, c’est à dire dimanche.
un coup d’oeil à la météo nous en donne la raison : la seule éclaircie entrevue dans les jours qui viennent interviendra dimanche…
Le cri du cœur :
Magnifique ce reportage. Il est tellement vivant que l’on se sent proche de vous. On vit votre aventure comme si on y était. Quel bonheur pour une personne comme moi qui, depuis longtemps, sais que je ne pourrais pas réaliser mes rêves d’évasion, de navigation.
Ce partage est « sympa »et instructif. Merci.
Continuez, soyez heureux et restez prudents. Je suis avec vous.
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Nous sommes avec toi aussi. Tu es dans nos coeurs !
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