Notre brève visite du Guatemala au travers de son passé s’est trouvé un peu complété d’un aperçu de sa vie agricole .
Pour les anciens Mayas. les éléments les plus importants étaient le maïs, le cacao et le jade, plus cher que l’or. De nos jours , la culture s’est diversifiée. avec l’introduction au XIXeme siècle, par des Allemands de plants de café, qui font la richesse de la région des volcans autour de Antigua. Le Guatemala est aujourd’hui, en Amérique, le 2ème producteur de café en qualité derrière la Colombie et le 4ème au monde , l’Ethiopie et le Kenya occupant les 2 premières places.

La production est bio , le seul engrais utilisé étant un mélange de fientes de poulet et des enveloppes de la graine de café. Il y a du travail pour toute la famille, de la cueillette au séchage en passant par le transport des sacs de 46 kg de graines prêtes pour l’expédition. Certaines tâches nécessitent de l’adresse, tel le greffage de pieds très aromatiques sur des porte greffe aux racines puissantes, opération uniquement réalisée par des femmes

Le patron est soucieux de ses ouvriers. Il est un des rares à leur offrir le chômage en cas de covid, le temps qu’ils se rétablissent
Pas d’insecticide , pour ne pas suivre l’exemple du Costa Rica dont la production est compromise par un vers devenu résistant à tout, sauf à tuer le plant en même temps que son envahisseur
Les cendres volcaniques procurent un sol fertile. L’hydratation des plants est réalisée grâce à l’emploi d’un arbre venu d’Australie ; le gravilea. Cet arbre fixe l’eau durant la saison des pluies et la restitue pendant la saison sèche tout en procurant une ombre bienfaisante. Il faut compter un gravilea pour 5 ou 6 caféier. Nous ne savons pas si, comme l’acacia , cet arbre est capable d’assimiler l’azote et de partager avec les végétaux alentours.
Pendant la saison des pluies, les arbres sont taillés pour laisser passer la lumière et ses branches seront utilisées pour faire chauffer les fourneaux.
Les graines arrivent à maturité sur une période de 5 mois. Elles sont cueillies à la main en choisissant uniquement les graines rouges.







Ce village est toujours habité et comme partout au Guatemala, le lundi est jour de marché. Des paysannes viennent vendre une profusion de fruits légumes et fleurs sous les ombrages.


En reprenant la route vers le Pacifique, nous passons près du parking des camionettas . Ces merveilles ont vécu une première vie aux USA et ont été recyclées ici pour le transport des gens qui les utilisent pour aller au marché et en revenir avec des poulets , d’où leur surnom de « chiken bus » . Ils ont été magnifiquement restaurés, et même si les moteurs fument un peu dans les montées, ils tournent toujours, les chromes sont astiqués avec amour et leurs couleurs sont pimpantes.
Sur la route 14, nous passons par une plantation de noix de macadamia, nouvelle opportunité de diversification agricole : les arbres ont été importés d’Australie il y a 45 ans et se sont fort bien acclimatés ici, dans la ferme « Valhala »
Des plants ont été distribués à des paysans locaux qui ont rejoint le projet. Les arbres produisent en même temps la fleur et les noix qui tombent quand elles sont mûres. Des machines ont été bricolées pour enlever les bogues des noix puis les trier par taille. La coopérative s’attache à la vente des noix, et à la production de savons, huile, produits de beauté dérivés, et expédie même à l’étranger.

La route nous mène en direction du Pacifique. Sur l’autre flanc des volcans, des champs de canne à sucre s’étendent sur de grandes surfaces, au milieu des ruines et coulées de lave de l’éruption terrible qui a rasé des villages. emporté des ponts et tué des centaines de personnes en 2018.
Les cannes sont coupées à la main après une opération de brûlage qui chasse le cantil, un serpent vert qui se cache dans les feuilles dont la piqûre est mortelle. Le brûlage attendrit les tiges, qui sont alors plus faciles à couper


La production de canne à sucre est destinée en grande partie à la fabrication de rhums très réputés, tel le rhum Zacapa. Leur parfum unique est lié au fait que ces cannes ont poussé en altitude sur la cendre volcanique, contrairement aux cannes à sucre cultivées dans les îles au niveau de la mer.
La fin de journée est dédiée à la visite du volcan Pacaya. En cas d’émission de lave, la fin de journée ou la nuit permettent une observation du rougeoiment de la coulée de magmas. Un chemin de cendres mène à un point d’observation relativement sécurisé.





Merci pour cette nouvelle série de mail qui sont à la fois instructifs et passionnants. A l’heure où nous restons calfeutrés chez nous, vous nous donnez envie ! Bon vent à toute l’équipe. Nicolas
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