Un relief montagneux qui forme un cap sur la côte nord du Honduras canalise le vent d’est et le renforce. Résultat, une poche de vents accelérés et un peu déviés sud est par la forme de la côte. Il fallait bien se résoudre à la traverser pour atteindre l’embouchure de Rio Dulce en principe demain. Cet endroit est réputé pour être difficile tant du point de vue des vents que des vagues, rapprochées et croisées. C’est le « cap du Honduras »

Nuit mouvementée donc, vents de 30 à 35 noeuds, rafales à 40, et une mer grosse que nous prenons au largue, sous grand voile au bas ris et trinquette.
Déferlantes et coups de boutoir des vagues qui passent parfois par dessus la capote et le pont, deferlent parfois dans le cockpit, écume qui décoiffe dans le soleil levant, le moteur de l’annexe accroché au balcon arrière a été bousculé par les vagues et semble bien avoir pris plusieurs bains depuis hier soir. Le « Japonais » fait stoïquement son travail de pilote automatique tandis que le veilleur peut bénéficier de l’abri de la capote du cockpit ou rester en partie à la table à carte.
Au cours de mon quart de garde, je ne suis sortie de cet abri que pour aller chercher au pied du « Japonais » un poisson volant atteri là avec une vague, pour le remettre tout de suite à l’eau. ..

Les rencontres sont restées rares, mais ce matin il a fallu appeler par VHF un tanker pour lui demander gentiment de corriger un peu sa route et éviter la collision. Il s’est executé immédiatement et le croisement starboard to starboard s’est passé sans problème.
Encore 2 bonnes heures à tenir à ce rythme pour finir de traverser la « poche de vents forts » qui de toute façon tend à faiblir un peu.
Position : 17°11′ N, 86°35′ W
Course : 236 °
Speed : 8,7 kt. au petit largue GV 3 ris, et Trinquette
Destination : Livingstone, Rio Dulce, Guatemala
ETA : vendredi 6 mars
