Position le 18 fevrier
Après une nuit de repos abrités dans les mangroves, retour en haute mer, en route pour Cayo Largo, où sera effectuée l’entrée officielle à Cuba.
Un premier contact par VHF avec les gardes côtes a eu lieu depuis la terre en passant devant le village de Nueva Gerona au nord de l’isla Juventud, cordial et professionel, D’où on vient, où on va, ETA, taille du bateau, nationalité, nombre d’équipiers, éventuels problèmes de santé à bord. La routine.
vent de SE 15 kt. Mer peu agitée
Position à 9:00 (14:00 UTC) : 21° 54.59′ N 81°48.64 W
1015 hPa

Position le 19 fevrier
Bien arrivés à Cayo Largo del sur, amarrés dans la marina Marlin.
Bien accueuillis par les autorités, les formalités d’immigration et sanitaires sont en cours, on risque de ne pas naviguer avant quelques jours. La prochaine étape sera Cienfuegos.
Position le 19 février: 21° 37.35 N 81° 33.82 W
En mettant à profit le vent de sud sud est qui s’était installé pour quelques jours, il a été possible de naviguer au près bon plein, avec suffisemment de puissance et de vitesse pour contrer le courant de 3 à 4 noeuds qui porte vers le golfe du Mexique les eaux de la mer des caraïbes; une houle assez forte, heureusement dans le sens du vent, et des rafales, obligent à une vigilance constante, moyennant quoi le bateau est arrivé un peu à l’ouest de l’Ile de la Juventud, ou « ile de la Jeunesse » là ou les abysses s’interrompent brutalement pour monter en quelques miles des fonds de 2 à 5 m, derrière des rangées de brisants, dentelles blanches écumantes séparant les eaux bleu profond de la mer des caraïbes des eaux turquoises du plateau coralien : le Waterway guide de Cuba indique une passe dans lequel le bateau s’est enfilé avec bonheur pour se soustraire à la houle, et aller chercher un mouillage tranquille derrière un petit ilôt couvert de mangrove.
L’île de la Juventud a reçu ce nom dans les années 60 – 70, quand elle servait à accueillir des jeunes de nombreux pays, pour leur dispenser un enseignement. Les Européens la connaissent mieux sous le nom de « île au Trésor »: cette île entourée de hauts fonds et de récifs, mais située sur la berge de la mer des Caraïbes ou circulaient les richesses à destination de pays européens a longtemps été un repaire de pirates qui seuls en connaissaient les passes vers le large, tels Francis Drake ou Henry Morgane, et a inspiré son roman à Stevenson.
En passant devant la petite ville de Nueva Gerona au nord de la Juventud, un appel de la Guara Frontera sur canal 16 a permis de décliner l’identité du bateau et de son équipage, sa provenance et sa destination : une puissante installation radar permet de detecter tous mouvements aux alentours de Cuba, et ce d’autant plus que la Laureline est seule sur l’eau.
La Waterguide annonce des catamarans de touristes, des passes créées et entretenues pour leur faciliter le passage, des bateaux de plongeurs … rien de tout ça. L’horizon reste vide et le seul bateau rencontré était une épave coulée par 3 m de fond à 20 m de notre ancre lors du deuxième mouillage sauvaged devant une mangrove, près d’une passe vers le golfe de Batabano. Le Capitaine pense que ce bateau a coulé parce qu’il y avait des langoustes dans la timonerie.
Après une nuit calme passée à digérer les langoustes en question, la Laureline s’est engagée avec précaution dans la passe de Quintasol, dont les marquages semblent un peu abandonnés, et ou les fonds en principe dragués sont remontés jusque 1,40 m …
La journée suivante s’est passée au moteur face au vent et au courant qui balaye le golfe de Batabano, vers une autre passe, artificielle cette fois. Taillée dans la mangrove pour faciliter le traffic des catamarans à grande vitesse, elle offre aussi un petit espace est delimité par un ilôt de mangrove ou il est possible de jeter l’ancre, toujours dans la plus grande solitude, à l’abri du vent et de la houle.

Après une nuit au calme, le bateau est ressorti en mer pour progresser au près serré sur une quinzaine de milles avant e s’engager de nouveau sur le plateau de corail et entrer dans la Marina Marlin de Cayo Largo del Sur, porte d’entrée officielle de Cuba
Cayo Largo est une île entièrement dédiée à l’accueil des touristes : on y trouve la 3eme plus belle plage du monde, d’après Trip Advisor, des bateaux pour amener les plongeurs sur les jardins de corail, des pontons pour les bateaux … mais tout ça est désert ou presque. Un catamaran allemand est installé là, un monocoque suisse est tout seul à l’ancre dans la playa de la Sirena, mouillage sublime ou l’eau bleu turquoise arrive au bord du sable blanc. Et la Laureline occupe à elle toute seule un ponton tout neuf.

L’accueil a été très profesionnel, et très sympathique, malgré la barrière imposée pour les autorités de la marina par le port d’une blouse à usage unique, de gants, de visières et des masques, le tout destiné à l’incinérateur. L’explication de la solitude est alors arrivée : toute activité de plongée est fermée au tourisme depuis 1 an à cause de la pandémie, les bateaux sont encore les bienvenus mais ils se sont fait rares, tout comme les retraités américains qui vennaient profiter de la belle plage sont restés chez eux.. Cuba nous apparait jusqu’ici sous un jour très inhabituel, mais nous avons la chance d’être accueillis, les visas donnent droit à un mois de séjour dans le pays, ou, nous dit-on, la pandémie est sous contrôle.
Interdiction formelle de débarquer jusqu’à ce qu’un test diagnostic nous permette de descendre sur le ponton et de circuler. Une infirmière est venue ce matin pour prélever les échantillons nécessaires au test PCR dont le résultat négatif nous a été délivré oralement au bout de 15 minutes. Voilà, « vous faites partie de la famille maintenant! » nous a dit Pirie, le responsable de la marina, en français s’il vous plait.

C’est comme si on était avec vous… Mal de mer ne moins! Merci pour la poésie des récits. MF te J.
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